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Exposition Rencontres d'Arles Off, Arles

avec Sigma France

04.07 > 10.07.21

Exposition à Bassano Fotografia, Italie

11.09 > 01.11.21


« Les formes se dissolvent parce qu’elles n’existent pas dans leur fixité et leur identité, car il n’y a dans le monde que des images. »

Eric Dufour, 
David Lynch : Matière, Temps et Image

      L’identité et notre rapport d’être au monde se forgent autour de la notion du souvenir. Il revêt de multiples visages; vagabond du temps, il nous plonge dans un autre espace que celui dans lequel nous sommes. On assiste à une déréalisation du lieu et une négation du temps.

 

Ses espaces de représentation revêtent un caractère multiple, avec une frontière floue et ondoyante. Une double représentation se forme alors, laissant suggérer un hors champ, un mystère qui devient la chair de l’imaginaire. Comme une porte entrouverte menant à  « un autre », c’est un fragment de temps qui devient l’expression d’un tout toujours en retrait. Cette dualité marque un sentiment d’absence, d’invisible. Absence du présent ou absence du passé, c’est « l’invisible comme le relief et la profondeur du visible ». 

 

Le temps et l’espace forment à eux deux une vague, dans laquelle les souvenirs se diluent peu à peu, laissant place à l’écho d’une absence. Ces personnages vagabondent sur les lieux du souvenir, comme un tableau de l’étrange dans le quotidien. Où tout ce que nous connaissions nous parait soudain si étranger : c’est là que naît le manque et l’absence. Le souvenir est fugace, mouvant et puissant dans sa fragilité. C’est ici que réside toute sa beauté. Le manque est insaisissable et plonge le personnage dans une hypothèse de vie. Dans le souvenir, on oppose ce qui est à ce qui n’est plus : passé et présent, deux mondes possibles incompatibles. Cependant, il n’il y a pas de préexistence d’un monde à sa représentation. C’est donc là une tentative de faire coïncider l’avant et après dans une seule et même image.

 

C’est à travers cette image que le passé et les souvenirs s’évaporent, telle une valse aux adieux. Le souvenir s’enfuit, les visages se fondent, seule son empreinte est laissée derrière lui, fragile et fuyante. 

De l’empreinte se dessine la forme du souvenir.

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