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Exposition à La Loge, Rouen

28.05 > 02.06.21

         (J’ai) le sentiment que tout nous échappe, qu’il est nécessaire de fixer ce qui semble volatil à nos yeux. Il m’est nécessaire de capturer ces données volatiles en image pour les laisser s’envoler de nouveau. C’est une certaine manière d’appréhender le monde qui nous entoure. Le corps est notre moyen d’être au monde, notre corporéité. Il est sans nul doute le noyau de notre existence, la chose dont jamais nous ne pourrons douter. Or les images photographiques, en ce qu’elles ont de contingeant, d’immatériel, voire même de fictif, nous laisseraient douter de leur existence même. Il en découle un brûlant besoin de ramener les images dans le domaine du sensible afin de les rapprocher du corps, d’expérimenter leur matérialité, afin qu’elles nous apparaissent à la même échelle sensible que le corps. Et pouvoir ainsi, faire corps avec l’image photographique.

 

Ce travail est la recherche d’une certaine incarnation de l’image par le corps ainsi qu’une mise en exergue des doutes sur la matérialité de l’image en tant qu’objet. Il est question d’aller-retours entre ce qui paraît être et ce qui est. Je m’éloigne du corps, pour m’en rapprocher de nouveau. Une expérimentation constante des différents espaces de représentation voit alors le jour. Le corps navigue entre ces différents espaces qui forment l’image, laissant place à une expérience sensible du médium photographique.

 

Matière corporelle et matière photographique entrent en corrélation. Une incarnation matérielle de l’image photographique agit comme lieu d’expérimentation de la matérialité du corps. Il devient surface d’impression, inhérent à la photographie. Grâce à elle, il s’inscrit dans un nouvel espace, un espace sensible. Cependant, jusqu’où peut- on contraindre un corps à s’inscrire dans un espace qui, à priori, ne lui appartient pas ?

 

Grâce à la photographie, le corps devenu corps photographique devient également passage entre nous et le monde des images. Ainsi, fondre le corps avec l’image par le biais de la photographie deviendrait une aspiration suprême. Nous assisterions à une incarnation de l’image par le corps, le corps ferait image, il serait image.

 

Il ferait corps.

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